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Bulles de Grenouille
24 octobre 2009

mÔa, ma vie, mon œuvre, mon lait #2

Je lève les impostures disais-je. La deuxième... quel dommage, c'est si bon le piédestal, par les inondations qui courent.

Mais non, d'admiration, donc, je ne veux pas. Je ne peux pas l'accepter : ce ne serait pas juste. Ni courage ni mérite, je vous assure... l'allaitement longue durée chez nous, je le confesse, c'est par facilité. Et ouais, c'est aussi bête que ça : c'est ce qui nous est le plus facile à gérer, c'est tellement pratique, et c'est parce que nous ne sommes pas très rigoureux que nous y sommes encore. Ce qui serait méritant, ce serait d'organiser le sevrage, hé hé... parce qu'alors il y aurait de l'effort à couronner !

Vous allez voir par vous-mêmes, tant pis, je vais vous raconter ma vie ...

A dire vrai, je suis plus vache que grenouille. Du lait, j'en ai à ne plus savoir qu'en faire, à vivre des montées de lait digne d'un 3e jour à la maternité alors que mon Petit fête son 22e mois. C'était cet été, je revenais de chez elle, je m'en dormais chez ma mère, all by myself... et mon lait... je vous évite les détails, le drap trempé, le 1/4 d'heure sous la douche chaude, etc.

L'allaitement, une évidence tellement évidente que ce n'en est presque pas un choix. Je ne me suis jamais demandé si j'allais les allaiter, je ne me suis jamais demandé comment il fallait faire, je trouvais même presque rigolo qu'il y ait tant d'ouvrages sur le sujet. Je ne comprenais pas bien l'intérêt. C'est que, à l'époque, il y a douze ans de çà, je n'avais pas mesuré la place du sein maternel dans notre société.  C'est que chez moi on allaite de mère en fille, de grand-mère en petite-fille, sans que ça ne pose de problème, jamais. On allaite comme on respire. Et mon père en la matière est le plus convaincu de tous, un militant pur et dur. Un peu trop dur peut-être... n'allez pas chercher plus loin. Bien avant ma conscience, il devait être décidé quelque part que j'allaiterai. Il y a douze ans, je n'imaginais pas que le mécanisme puisse ne pas s'enclencher, je ne savais pas que parfois ça pouvait dérater.

Ça n'a pas dératé, heureuse mÔa, parce que je ne sais pas bien comme j'aurai réagi/géré/vécu la chose, tellement "autre chose" n'existait pas.

On se disait juste qu'on irait bien jusqu'à 6 mois ou la première dent, s'il était possible de gérer un allaitement "mixte" à ma reprise de boulot. A six mois Joe-la-tétouille n'avait toujours pas de dent (on fait des bébés talentueux chez les Grenouilles, mais sans cheveux et sans dent...). A six mois donc, sevrage. Je n'en ai pas grand souvenir. En revanche je me souviens très bien qu'une semaine plus tard, au détour d'un jeu un matin Joe-la-tétouille m'a regobé le sein. Et que le lait tout aussi spontanément s'est remis à couler. Ah. Bon. Bien. S'il veut têter, si j'ai du lait, si ça ne dérange personne et que nos rythmes quotidiens s'accordent, pourquoi pas ?
Nous avons repris. Et je me souviens avec encore plus de précision de ce jour, il avait onze mois, où il a tourné la tête et de lui-même baissé mon tee-shirt. Rideau. C'était clair (et à peine vexant). C'était fini.

C'était génial, c'était facile, les bébés géraient leur stock de lait eux-mêmes !

Je suis donc entrée pleine de confiance en allaitement avec Notre Puce, un an plus tard. Sauf qu'il ne se joue pas exactement les mêmes choses entre une mère et sa fille qu'entre une mère et son fils, ne pensez-vous pas ? Sauf que depuis j'avais décidé de changer de métier, et que le soir après le boulot, je révisais. Et puisque le temps m'était compté, il était très pratique de "coller" la Puce au sein au moindre réveil (toutes les deux heures pendant treize mois et demi). Nous en avons passé des nuits toutes les deux, collées l'une à l'autre à préparer ce fichu concours ! La Puce a grandi, j'attendais qu'elle me fasse signe. Je crois que j'attendrais toujours si on ne lui avait pas filé un petit coup de pouce... En l'occurrence, je pense que l'allaitement (exclusif pour elle, elle n'a jamais accepté d'autre lait que le mien) l'enfermait dans notre relation, et que nous avons eu de mal à nous en dépêtrer... C'était un peu trois pas en avant, trois pas en arrière c'te histoire. On ne restait pas toujours ensemble, elle pouvait partir quelques jours en vacances. Mais à son retour la fontaine n'était jamais tarie, et en son absence ne m'avait pas vraiment fait souffrir. Ou alors je ne m'en souviens pas. Bref, j'avais la briquette de lait incorporée adaptable, pourquoi s'en priver. J'ai réussi à "tenir" le sevrage à la fin de l'été juste avant son deuxième anniversaire. Elle avait 21 mois, je venais d'apprendre que nous attendions notre troisième. Elle est rentrée de son séjour grand-parental et n'a pas repris le sein.

Je suis donc entrée, bien décidée, en allaitement pour notre Pucette, (enfant numéro Trois ou Puce numéro Deux, est-ce que tout le monde s'y retrouve ?): onze mois pour le premier, vingt-et-un mois pour la deuxième, non je ne ferai pas trente-et-un mois pour la troisième... Et je m'y suis tenu ! Officiellement, elle n'a têté "que" vingt-six mois. En vrai, je me souviens bien avoir calmé quelques grosses crises (je vous avais pas dit, mes enfants sont talentueux et font des crises ! Ouf, ce sont de vrais enfants ! Bien sûr de talentueuses crises...), deux , à la rentrée. Elle avait vingt-neuf mois. Elle se souvient encore précisément de l'odeur, la reconnaît entre mille, et malgré la différence d'âge, a connu quelques pincements et quelques bribes de nostalgie à la naissance de son petit frère "il a de la chance lui, il peut encore têter..."

Lui donc. J'ai bien proposé cet été d'en rester là. Il m' a écouté. Et il s'est mis à hurler la nuit de sa grosse voix grave avec accent du nord (un ravissement pour les oreilles) : "mô-man, té-tÉÉÉÉÉÉÉ !"
Ouh la, début de vacances, gros besoin de sommeil, lui qui commençait à peine à dormir une nuit pleine, d'accord d'accord, t'es pas prêt mon, Bonhomme, calme-toi, apaise-toi, on remet ça à plus tard.
Le tout évidemment étant de définir le "plus tard"... évidemment, plus on avance, plus on s'en approche. Et je ne désespère pas le voir choisir lui-même son moment. Aujourd'hui les tétées s'estompent, s'écourtent. Peut-être avant la fin de l'année ?


Voilà j'ai perdu tous mes points. La vérité vraie, c'est que nous ne sommes que de grosses feignasses qui nous contentons de prendre la vie comme elle se présente... Si je vous dis que je donnais mon lait quand j'allaitais Puce n°1, je repasse pour une warrior ?



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Commentaires
M
et bien chez nous les histoires d'allaitement n'ont pas duré si longtemps, mais les 8 mois de moumoune ont été bien trop longs pour moi et je me suis promis que si un jour 3e il devait y avoir.... je ne suis pas certaine d'allaiter du tout... bien que super convaincue et super militante à la base... mais je n'ai pas bien vécu ces 8 mois d'allaitement. pour poulette, c'était 3 mois exclusif et 3 mois mixte ce que m'a bien mieux convenu! et c'est elle qui a décidé à 6 mois de ne plus têter, tomber de rideau!
P
bien sur que tu passe pour une warrior !! ahahahah<br /> non mais ça parait tellement simple, normal (beurk, je déteste ce mot..m'enfin là..), naturel quoi !! une vraie harmonie !!! je prie pour ma copine qui va rencontrer son p'tit bout demain et qui souhaite tellement l'allaiter, que ça se passe bien, et qu'elle n'ait pas de frein à l'hopital !! pcq oui, vous êtes jugée si vous n'allaitez pas, m'enfin si y'a un soucis, vous êtes jugées de vous acharner...<br /> je crois que ta confiance en tes enfants a fait bcp dans ces magnifiques allaitements !!
A
ma petite o. a 30 mois, goute un peu au lait de vache mais préfère le "lait chaud de mamam" jour et nuit (hum) en parallèle à une alimentation variée...elle se porte bien et moi aussi ! pourquoi pas ? mais la première rentrée est pour septembre prochain... va falloir revoir le rythme !
V
et je me souviens encore de n°3 (ouh je prefere dire V.) qui quand j'allaitais Nino (elle devait avoir 3 ans et demi, c'est ca?) qui a coté de moi me dit "apres je demanderai à Nino s'il veut bien me preter son sein!"... quel talent, j'en conviens!
S
Quelle histoire !!! J'adore - une conclusion à tout cela, comme tu le dis si bien, on fait comme on veut et aussi comme on peut ... Le corps est merveilleux pour cela, et tous les enfants, les tiens, les miens et les autres, tout aussi merveilleux qu'ils sont, restent totalement uniques par rapport au sein de leur mère. <br /> Non ?
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