Abracadabreuh, c'est toâ que je veux !
Temps de récession obligent (tous les congés parentaux me comprennent), je tente de m'obliger à serrer la ceinture à mes étagères bedonnantes et ventripotentes, à freiner ma boulimie albumienne. Bref, j'ai conclu un accord avec moâ-même : ce ne seront plus quelques gourmandises le mercredi, mais une, reniflée, humée, désirée, souhaitée, attendue, une petite et unique mais délicieuse, assurément, forcément, une par mois.
J'avais même imaginé, une seconde, dans je ne sais quelle ivresse, l'arrêt total (de toutes manières les étagères sont pleines, et nous n'avons plus de place sur les murs, ni sous les lits, ni à côté des lits, ni même au cabinet -de lecture), mais suis tombée en syncope à cette triste perspective. Comment ? Et pourquoi donc me crever ce troisième poumon, source d'un oxygène récréatif indispensable à ma frêle carcasse ? Rai-son-na-ble, ma Gre, rai-son-na-ble, une Grenouille sacrifiée ne vaut plus rien du tout !
Une par mois donc. Et comme je ne me suis rien offert en février, et que ce chouette congé a pris son départ au 9 de ce drôle de mois à rallonge... Non, ce n'est pas vraiment de la triche !
Am-stram-gram, ce sera toâ que je lirai-de-mes-yeux-lu ! (et dire qu'il est sorti en octobre dernier ! Diantre, que je suis vexée, comment ai-je pu passer à côté, moi qui suis fan invertébrée -normal- de ses tracés, moi qui frémis à l'arrivée du moindre album jeunesse approchant peintre ou musée... ! Ah oui, ça me revient, j'étais à la maternité, toute happée par Baby-Grenouillou. Bon, je me pardonne alors !).
Heureusement que Télérama est là pour pallier mes trous (voui, c'est une formule un peu abrupte, mais qui me plaît, là tout de suite, et non y a pas de "à" après "pallier", ou alors pour essuyer "l'palier à l' Mèr' Meuchel" avec l'acchint eud'chez Nous).
Je pique sa critique à Trama :
Attention les yeux et les oreilles ! La magissorcière
vient de se réveiller sur la planète Tourneboule en compagnie de ses
deux chamiaous. Les couleurs explosent aux quatre coins de la page. Et
voilà que tout déraille. Le canacoincoin, les poissonvols apparaissent
tout malmorphosés. Les malheureux animaux ont le cou tordu ou les yeux
au milieu du torse. Qui peut bien être responsable d'une telle
déglinguerie ? Quel est donc le grand détraqueur à l'origine de toutes
ces horreurs ?
Energie, créativité, fantaisie à tous les étages, le lecteur est à la
fête tout au long de ce brillant album qui le fait entrer tout droit
dans l'univers de Joan Miró, et en particulier dans son fameux tableau Le Carnaval d'Arlequin.
Quelques éléments biographiques et critiques arrivent à point nommé au
bout de l'aventure. Difficile de rêver plus joyeuse initiation !
Alors, convaincues ?
Ktl, tu l'as lu ?