E - Bulles de Grenouille

5 décembre 2008

E

E-crire.

Mes p'tits cris de moi, d'émoi, au dedans de moi, couchés sous la plume. Mes p'tites bulles.
J'écris depuis... ... ... toujours, je crois.

Ecrire à plein poumons. Ecrire, respirer. Soulager la Panse, soulager la "pense".
Ecrire, c'est mon chaudron et mon horizon.

Ecrire, avant la vie. Ecrire et oser. Ecrire, puis s'élancer. Ecrire, trouver ses ailes et son centre, non, ses centres de gravité.

Ce sont des p'tits mots sans étincelles, de tout petits feux de fétus de paille. Qui m'illuminent et me réchauffent et m'apaisent, de l'intérieur. Mes allumettes de petite fille. Qui me rendent la vie plus vraie, qui me rendent moi plus solide, les pieds dans mes racines et la tête dans mes étoiles.
Des mots de pacotille. Je ne suis pas dupe. Tout a été dit et je n'ai rien à dire vraiment.
Des mots-cocottes que je me plais à plier, déplier, replier. Bousculer, pour de faux, des grammaires, acoquiner, facilement, des contraires. S'amuser, m'amuser, me parler de moi, m'enrôler, râler, me plaire, me déplaire. Tout raturer, reprendre. Jouer.

Mon poète maudit, longtemps plié en quatre dans mon sac, c'est Charles Baudelaire. Ma toute première émotion, oh sensation, gustation littéraire même, c'est Colette. OohoO ... ses mots me laisse sans voix. Non, non, non, c'est tout le contraire: il est irrésistible pour moi de ne pas poser la voix sur des mots de Colette. Mon autre émotion, une autre intimité, c'est Anaïs Nin, dans ses journaux, pas la petite marchande de prose aux alambics alambiqués. Ma jalousie de lettres, c'est Camus. Que je lui envie sa simplicité, sa concision (dont je suis totalement dépourvue) ! Tous ces voyages, tous ces possibles en un seul mot, derrière un seul point. Il a tout dit, non ?

Alors, bien sûr, je pourrais parler d'autres, qui me séduisent et me plaisent, les Sartre, les Beauvoir, les Gombrowicz (je me la pète, hein ?!). Bien sûr, mais les fondamentaux, mes fondations à moi, ce sont ces trois-là.
Alors, bien sûr que mes mots-calepins à moi sont rikikis. Mais ils n'ont pas véritablement d'autre vocation qu'être là, dans mes calepins. Les savoir là me fait du bien. C'est comme des poumons en plus.