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Bulles de Grenouille
18 janvier 2011

fAke

C'est la valse des pas qui dansent, qui trébuchent et qui se gourent de cadence.
C'est la valse des pieds dans le tapis qui t'entraînent tout en bas de la volée d'escaliers.
Peu importe le panache de la chute, tu seras Suzette-en-crêpe quand on te ramassera, quand tu te ramasseras.
Figée dans la tombaison, plus vive que la douleur, tu retiendras ton souffle, tes souffles.

Tu regardes ton château -tiens il était de cartes et tu ne le devinais pas- voltiger inexorablement vers le bas.
Tu le regardes de loin, il n'est déjà plus tien. Il pourrait s'ériger à nouveau, en touchant le sol, trouver d'autres combinaisons, proposer d'autres suspensions, puisque tout reste à inventer.
Tu hausses les épaules, c'est si vain. Ce château-là a été visité, traversé, aménagé, tellement. Avec entrain, avec regain, avec conviction, avec jubilation, avec foi, tellement. Aujourd'hui il a du vent dans l'âme ton château. Du vent glacé bon à balader les papiers gras, ceux qui n'attachent pas.
Elles ne te plaisent pas, les attentes en saut à l'élastique du haut du donjon. Tu ne veux pas être retenue par le pied, pas comme ça. Tu préfèrerais du saut en parachute.

Naïve dindonne, tu es l'oie de ta propre mascarade !
Sur la buée, tu traces du bout du doigt le contour de ton imposture, fidèle -tu avais pourtant juré que tu ne t'y reprendrais plus...
Tu la détoures et la regardes. Elle est sans volume. Finalement, il est bien plat ton résumé. 
Et ces gens-là, avec leurs incessants demi-tours sur ton chemin, ne s'y sont pas trompés.

Doucement, à petits pas, pour ne pas t'abîmer -tu ne veux pas t'épargner mais tu ne veux pas te malmener non plus, tu es ton amie maintenant- tu te relèveras, tu avanceras vers l'escalier, celui-là ou un autre, et tu te hisseras aux bords de la première marche, la plus basse, mais si haute déjà. Même pas sûre qu'alors tu tâtonnes du bout de l'orteil pour t'assurer de la réalité du sol. Tu t'engageras, tu grimperas. Parce que ça, c'est toi.

Mais avant, tu traverses le hall désert et tu éteins la lumière.





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Commentaires
L
bises douces pour toi...
C
Il faut peut-être enlever les tapis et danser pieds nus sur le parquet ? Les grincements deviendront peut-être une douce musique sous tes pas aériens...<br /> Je t'embrasse.
Z
Quelle apaisante ambiance ici... et cette musique... si douce...Merci*
L
...je ne sais pas ce qui se passe mais je te souhaite de trouver la lumière sur ta route et je t'envoie des bises de réconfort...
M
Une brassée de mimosa tout juste en fleurs ici, pour ce hall obscur et désert à traverser... et si peux, je t'embrasse fort. Marie
Bulles de Grenouille
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