deS pHrases

22 mars 2010

Lisa m'a prêté il y a quelques temps déjà Le journal d'Hannah de Louise L. Lambrichs, un déjà vieux livre de 15 ans, qui chuchote à mon histoire grand-maternelle, celle que j'ai tenu à distance, pleine de bonne foi quand je pensais qu'elle ne m'atteignait pas...
Qui chuchote aussi à la fibre maternelle (un quatuor à cordes, au moins, chez moi) qui bat mon pouls, qui ne s'éteint jamais...

C'est Hannah, et son journal court de 1943 à 1962, avec de larges moments d'interruption. Elle dit ça Hannah.

p.63
"... que l'histoire que nous apprenons à l'école est à l'humanité ce que le roman familial est au névrosé : une justification de ses folies, de ses déviances, de ses aberrations."

p.64
"... Ainsi apprendrait-on très tôt, et de façon vivante, qu'il n'y a pas d'histoire mais seulement des romans. Ainsi apprendrait-on surtout à se méfier des discours politiques qui prétendent s'appuyer sur l'histoire, et non sur des valeurs morales."

"... La faiblesse de l'homme, qui fait son humanité justement, c'est sa culpabilité, son besoin de justifier ses crimes. La haine à l'état brute ne suffit pas à remuer les foules, il lui faut un discours, une idéologie, une histoire qui travestisse sa cause (...)"

p. 72
"La bonté de l'homme s'arrête où commence sa souffrance. c'est dire si elle est limitée".

p. 88
"(...) ces doutes et certitudes agencées en meubles gigognes (...)"

p. 168
"On ne tue pas parce qu'on hait les autres, on tue les autres pour éviter de se tuer soi-même, parce qu'on se hait.
(...)
Mais je crois que si les hommes qui nous gouvernent souhaitaient la paix entre les peuples, ils trouveraient les moyens de la faire respecter. Qu'ils ne les aient pas inventés ne prouve qu'une chose, que l'on savait déjà : que la haine de soi est plus forte que 'amour des autres."

Journal d'Hannah de Louise L. Lambrichs, aux éditions de la différence.

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