les p'tits cahiers
Elle cousait. Sa petite machine n'avait plus de piles, mais qu'à cela ne tienne, elle coudrait à la main. Elle s'entraînait à faire des motifs blancs sur le moindre bout de tissu.
Un peu plus tôt elle m'avait demandé s'il existait un métier pour habiller les gens. "J'aimerais bien être une styliste mais ne coud pas et qui ne dessine pas, je voudrais juste choisir des habits pour les gens et les habiller, ça existe ce métier ?". (en général, à ce genre de questions, nous répondons que tous les métiers existent, y a k'a l'inventer ! mais là pour le coup, oui, ça existe, et ça s'appelle.... styliste !).
Puis finalement, elle vait eu envie de (re)tâter de la machine. Pour être sûre. Et finalement "c'est trop bien la couture Maman ! Je ne comprends pas comment j'ai pu ne plus vouloir en faire, c'est trop bien, ça me fait du bien tout le monde devrait coudre !"
Et puisque l'atelier avait enfin une tête exploitable et accessible, je suis allée lui chercher mes p'tits cahiers.
Ado & post-ado, j'étais une dévoreuse de magazines, surtout déco, mais pas que. A intervalles réguliers, je replonge, avant d'en émerger à nouveau. Certaines fois je prends même le temps de tout coller dans mes p'tits cahiers, pour le jour où je me mettrai sérieusement à la couture, pour les glisser entre les mains de ma mère en attendant (ou de ma fille bientôt, donc).
Il y a les cahiers mode, pour une silhouette ou un détail. Il y a les cahiers Livres, que je barre au fur et mesure, mais pas assez vite à mon goût. Il y a les cahiers Musique, où j'ai retrouvé Heather Greene que j'avais oublié d'écouter (c'est pas transcendant-pardon Heather, mais c'est pas désagréable). Il y a les cahiers hOme & cOuleurs.
A pAris, depuis le temps que les adresses sont entreposées, elles ne doivent plus être valables ! Il me reste un petit tas, au vu et au su de tous, et plein de gros tas cachés ailleurs !
Je vous glisse un bout d'Heather, en clin d'œil à celle qui vient de dire oUi !