Service Après Vente
Aujourd'hui la crèche du Piou était en grève.
Parce qu' "on" veut augmenter les effectifs d'accueil sans augmenter les effectifs d'accueillants.
Parce qu' "on" souhaite qu'il y ait plus de moins haut qualifiés et moins de plus haut qualifiés.
Que j'ai cru comprendre.
Bande de "on", va !
Mais z'en fait pas du tout ! Qu'ils sont bêtes tous ces gens, et méchants et tout désinformés, bouh ! C'est pas du tout ça !
Si j'ai bien lu Nadine M., c'est rien que du ponctuel tout ça, dans un élan de solidarité et fraternité collectives. Visez un peu, il s'agit juste de permettre à une crèche de 40 berceaux de pouvoir par exemple accueillir, ponctuellement, jusqu'à 8 petits supplémentaires, soit un taux d'occupation de 120% (tiens, ça me rappelle autre chose, v' savez, un truc petit, carré à barreaux et surpeuplé, voyez quoi ? c'est en 6 lettres). Franchement qu'est-ce que c'est que 8 petits, hein, je vous le demande ? Et pour peu qu'ils arrivent à la sieste, ça demande à peine de boulot en plus. On trouvera bien un coin, euh huit coins pour installer des lits, n'est-ce pas ? Ou alors on peut les mettre à deux par lit. Avec un peu de chance, ça permet aussi de diminuer la facture de chauffage l'hiver, rhôôô la belle aubaine que voilà !
Ah, évidemment, si c'est pour un entretien d'embauche (en garderie par exemple ? hi hi), de quoi se plaint-on ? Comme elles exagèrent ces méchantes puéricultrices de ne pas vouloir participer à la solidarité collective et filer un coup de main à ses pauvres gens qui cherchent du travail ! Vrrrraiment ! J'en ravale ma pancarte, tiens ! Bouh ouh !
° ° °
Je me sens à peine prise pour une c**** avec un discours pareil. Bah oui, je sais bien, je suis jamais contente ! Y en a qui cherche des solutions, et moi je fais rien qu'à râler !
Parce qu'en fait, comment dire ... Vous croyez qu'elle va se vexer la dame si je lui dis que je n'y crois pas une seconde à son truc, et que ça pue à min nez sent à plein nez le loup dans la bergerie c'te histoire ?!
Mais ma brave Grenouille, ne vaut-il mieux plus d'accueil de guingois que pas d'accueil du tout ? Ben euh, tant qu'à exagérer, je continue sur ma lancée : je préfère être belle, intelligente, en bonne santé et riche, alors je préfère plus d'accueil de qualité. Eh bé, voyons ! En plus bêtement (mais très bêtement alors. En même temps, je suis en CE2, normal que je fasse un chouilla simpliste, hé !), j'ai presque cru que ça pourrait donner du boulot !
Comment ça c'est plus cher ?
Mouais... j'attends qu'on me le démontre... A court terme, je sais à peu près faire une équation, oui d'accord, c'est plus cher.
A long terme (attention hein, quand je dis long, c'est looooong, ça se compte en générations)... je suis moins sûre. En tout cas pas autant qu'on le prétend.
Y a un mec, y a bien longtemps, qui a écrit un bouquin qui s'appelait "tout se joue avant 6 ans"... alors aujourd'hui, on sait bien qu'il y a des réversibilités (ouf !), mais on sait aussi qu'il y a des bien-être qui puisent leurs racines dans la toute-petite enfance. Vous me voyez venir avec mes gros sabots ? Mais oui, et si l'accueil du tout-petit participait à ce tout-premier bien-être, hein ?
Rêvons un peu... un accueil de qualité avec des gens qualifiés et compétents, qui ont réfléchi/réfléchissent à l'interrelation, à l'impact de leurs réactions, à l'accompagnement vers l'autonomie dans la dignité de soi et de chacun, des gens reconnus, qui donnent du sens à ce qu'ils font : faire germer des graines de citoyens ! (et oui, déjà ! Y a pas d'âge pour commencer, nan nan !). De l'espace et en même temps de l'intimité préservée...
Je ne sais pas si vous entendez la bande-son du billet, normalement c'est Imagine suivi de We are ze world, hé hé !
Parce qu'évidemment, ensuite on copie-colle dans les écoles, les collèges, les lycées... les prisons... au travail ...
ça se saurait quand même si des gens bien dans leurs baskets tombaient moins malades (et creusaient moins le trou de la sécu) !
Oui je sais, trop de rose tue le rose ! Ça sent le vomi...
° ° °
Nan mais sans déc', la planète est déjà pourrie, on va quand même pas gâcher la dernière poignée de dollars pour une génération à la durée de vie raccourcie, non plus ! C'est que j'ai des soldes à faire mÔa, eh ho !
Puisque tout n'est qu'argent, assurances et capitalisme, y est où le service après-vente des élections ?
(ne manquez pas le prochain épisode de "ma p'tite révolte dans mon verre d'eau" : le bien-être dans l'école (oui je sais, je dis beaucoup de gros mots ces derniers temps...)
Une petite définition en clôture ?
Démagogie (sur wiki)
La démagogie (du grec demos « le peuple » et ago : « conduire ») est une notion politique et rhétorique désignant l'état politique dans lequel les dirigeants mènent le peuple en s'attirant ses faveurs, notamment en utilisant un discours flatteur.
Le discours du démagogue sort du champ du rationnel pour s'adresser aux passions, aux frustrations du peuple. Il recourt en outre à la satisfaction immédiate des souhaits ou des attentes du public ciblé, sans recherche de l'intérêt général mais dans le but de s'attirer la sympathie et de gagner le soutien. L'argumentation démagogique peut être simple afin de pouvoir être comprise et reprise par le public auquel elle est adressée. Elle fait fréquemment appel à la facilité voire la paresse intellectuelle en proposant des analyses et des solutions qui semblent évidentes.
Le terme « démagogie » aujourd'hui est largement perçu avec une connotation péjorative. En effet, l’étymologie du mot grec traduit plutôt le terme « démagogue » comme celui qui éduque, qui conduit le peuple.
Souvent confondue avec le terme populisme, la démagogie se différencie de celui-ci dans la mesure où elle renvoie à l'idée de dire au peuple ce qu'il veut entendre, alors que le populisme renvoie à l'idée de faire ce que l'opinion publique souhaite en stigmatisant les élites.
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