Mademoiselle Trotte-Menu du mercredi
Mardi soir Mademoiselle Trotte-Menu a l'humeur en carafe, comme une
araignée recroquevillée. Elle la regarde, elle l'étudie, elle lui
compte les pattes. Mademoiselle Trotte-Menu est dubitative. On dirait
qu'il en manque une.
Elle retourne le flacon, lui tapote le fond. L'humeur tombe -poum- sur
la table, et file claudiquante, confuse et honteuse, se réfugier
derrière la grosse fesse de la théière.
Ainsi donc Mademoiselle Trotte-Menu a l'humeur boitillante.
Il faudrait qu’elle l’attrape et qu’elle puisse la panser.
Mademoiselle Trotte-Menu reste pensive. Elle est perplexe. Son humeur n’a pas l’air décidé, et elle a peur de la brusquer.
****
Mercredi soir Mademoiselle Trotte-Menu a l'envie vagabonde. Assise sur sa balançoire, elle l'écoute rouler de gauche à droite, indécise. Titillante. Enervante. Excédante.
Mademoiselle Trotte-Menu a les idées papillons et les désirs étincelles. Tout file, rien ne se pose. Elle a l'humeur hors d'haleine.
Mademoiselle Trotte-Menu a le cafard en rogne et la colère en boule. Elle rentre.
Essai troiz', y a l'horizon pas loin.